Le bivalve qui se voulait tube

Contrairement aux apparences, ce coquillage est un bivalve. La famille des Clavagellidae regroupe en effet une quarantaine d'espèces aux moeurs pour le moins originales. Après une jeunesse classique, elles bâtissent en effet un tube calcaire pour héberger leurs parties molles. Les deux valves embryonnaires restent d'ailleurs visibles à la base du tube.

Brechites species - Australie

Le mode de vie des Clavagellidae est relativement méconnu, on sait juste qu'ils vivent enfouis dans le sable ou la boue, l'extrémité du tube émergeant du substrat. Ce spécimen a été trouvé en Australie, dans la zone de marnage. Il pourrait s'agir de Brechites penis Linné, 1758, mais rien n'est moins sûr tant l'identification de cette famille est délicate.

Le bénitier, c'est pas comme la grenouille

L'excellente émission de France 3 Thalassa évoquait ce soir - avant un étonnant reportage sur le spécialiste de la prise de vue sous-marine Christian Pétron - la douceur de vivre polynésienne. On y voyait notamment le journaliste déguster avec gourmandise un petit bénitier, sans doute un juvénile de Tridacna gigas. Pas de chance, tous les bénitiers sont protégés par la convention de Washington et inscrits sur la liste Cites.

La morale de cette histoire ? Protéger à tort et à travers des espèces prétendument en danger (quiconque à déjà immergé son masque dans n'importe quelles eaux des océans Indien ou Pacifique peut se rendre compte in visu et in situ que Tridacna gigas n'a nul besoin d'être protégé, sinon très localement) est une chose, communiquer sur celles qui le méritent vraiment en est une autre.

Choses vues

Le week-end dernier se tenaient donc les vingtièmes Rencontres Internationales du Coquillage, dans le splendide cadre de la Bourse du commerce de Paris.

Comme d'habitude, l'organisation fut sans faille; comme d'habitude, les nombreux vendeurs internationaux présents en avaient pour tous les goûts et tous les budgets; comme d'habitude, ce fut l'occasion de (re) voir de vieilles ou plus récentes connaissances.

Faute d'avoir eu la bonne idée de recharger la batterie de mon APN, je n'ai pu prendre que de rares clichés (il y en a bien d'autres ici).

Conus vaubani Röckel, Richard & Moolenbeek, 1995 (Collection Eric Monnier)

Conus howelli Iredale, 1929 (Collection Eric Monnier)

Hexaplex chicoreum Iredale, 1929 Gmelin, 1791 Senestre !

Conus textile, Conus pennaceus, etc. du Mozambique

Bourse de Paris

Demain débutent à Paris les vingtièmes Rencontres Internationales du Coquillage, réunissant dans un cadre exceptionnel (la Bourse du commerce) vendeurs et collectionneurs du monde entier. Si vous avez l'occasion d'y faire un tour (l'entrée est gratuite), ça vaut vraiment le coup. Pour les détails, c'est là.

Curiosités sur eBay

En vente actuellement sur eBay, deux curiosités.

D'abord une énorme Cypraea tigris schilderiana - la forme ou sous-espèce hawaïenne - de 139 mm, dont les enchères atteignent des sommets malgré une qualité très moyenne.

Ensuite une incroyable Cypraea aurantium albino qui, elle, n'attire pas vraiment les foules. Et pour cause, il s'agit assurément d'un fake, une coquille classique traitée par chauffage pour obtenir ce résultat. D'autres espèces ayant subi ce type d'outrages arrivent d'ailleurs régulièrement sur le marché, en particulier de très beaux Pterynotus miyokoae aussi immaculés que trafiqués.

Pour en savoir plus sur l'inventivité des fameux "docteurs" philippins, téléchargez ce document publié par Conchology.be.

Collectionneur collectionné

Des collectionneurs : la plupart des membres de la famille Xenophoridae (environ 25 espèces) cimentent débris coralliens, cailloux ou coquillages morts sur leur coquille, probablement pour se camoufler et échapper à leurs prédateurs.

Xenophora conchyliophora Born, 1790 fréquente les eaux des Caraïbes. Il est supposé commun, y compris à quelques mètres de profondeur. Mais allez le distinguer sur les fonds détritiques qu'il affectionne ...

Xenophora conchyliophora Born, 1790 - 65 mm, Bahamas