Longtemps, Conus gloriamaris a été l'un des plus rares et des plus recherchés des cônes. Pendant près de deux siècles après sa découverte, seule une poignée d'exemplaires ont circulé. En 1967, R. Tucker Abott estime que 63 exemplaires sont connus - et se targue d'en avoir examiné 35.
Plusieurs histoires circulent à son sujet. La plus célèbre est romanesque mais fausse : en 1792, Hwass aurait acheté un exemplaire aux enchères et l'aurait immédiatement détruit, pour que celui déjà en sa possession conserve sa valeur. Une autre est douteuse : un pêcheur, croyant avoir affaire à des
Conus gloriamaris, accumula des très communs
Conus textile, se fit par plusieurs d'entre eux piquer (les deux espèces sont
venimeuses) et en mourut.
Conus gloriamaris Chemnitz, 1777 - 132 mm, Philippines Quant à sa prétendue rareté, il suffit apparemment de trouver le bon biotope (les fonds sableux ou boueux, de 10 à 300 m.). En 1969, un couple de plongeurs australiens fit probablement fortune en en collectant 120 spécimens à Guadalcanal, dans les Îles Solomons. Il fallut néanmoins encore plusieurs années pour que les prix fondent. Dans Cone shells, Jerry G. Walls rappelle que le tarif tournait, en 1975, autour de $1500, mais baissait rapidement ($800 lorsqu'il écrivit la notule concernant l'espèce, probablement en 1977 ou 1978) et conseillait même d'attendre que le marché devienne plus stable.
Il avait raison : petit à petit, et notamment avec le développement de la collecte aux Philippines, Conus gloriamaris est devenu franchement abordable - disons entre 30 et 150 € selon la taille et la qualité, seuls les spécimens extrêmes valant encore très cher. Le record référencé mesure 166 mm; il provient de Punta Engaño, aux Philippines, et appartient au fameux collectionneur Pete Stimpson (est-ce celui ici photographié ?).
Conus gloriamaris Chemnitz, 1777 - 76 à 80 mm, Philippines
Conus gloriamaris Chemnitz, 1777 - détail
P.S Les curieux pourront voir l'holotype de Conus gloriamaris ici, et télécharger la description originale là, sur l'incontournable site de Alan J. Kohn, The Conus Biodiversity Website.