Couvertes de concrétions calcaires, d'algues et de boue, perforées de vers et de bivalves (notamment de petits Pholadidae) : vues de dessus, ces quelques coquilles ne ressemblent à rien. Il faut les retourner pour qu'éclate la couleur orange des opercules, tranchant sur le blanc nacré des ouvertures.
De la famille des Turbinidae, Bolma rugosa Linné, 1767 se rencontre en Méditerranée, ainsi qu'en Atlantique orientale. Ces spécimens, localement appelés "Bious"* ou "Turbos" ont été pris au filet par un pêcheur côtier, quelque part près de Marseille, par une trentaine de mètres de fond - mais on peut aussi croiser l'espèce à faible profondeur. C'est une pêche opportuniste : les filets sont placés en fonction du poisson, pas pour ces gastéropodes peu goûteux.
L'opercule, connu sous le nom vernaculaire d'oeil de Sainte-Lucie - martyre chrétienne du début du IVème siècle - est censé porter bonheur. La chair est comestible, donc, mais doit être longuement cuite (au moins 40 minutes) pour perdre - à peine - sa texture caoutchouteuse. L'assaisonnement fait tout : citron, piment d'Espelette, huile d'olive, tout ce qui peut relever le goût légèrement iodé est bon à prendre.
* Lequel "Biou" désigne aussi d'autres gastéropodes comestibles, comme Hexaplex trunculus.
vendredi 6 juin 2008
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2 commentaires:
Tes articles sont toujours passionnants, Zonatus. Je n'avais pas pu venir depuis longtemps. J'ai exploré et je me suis régalée...sans manger ces Bolma rugosa ! Je préfère les bigorneaux.
Bisous
Hey, et bien j'en avais jamais vu de vivant, juste les coquilles néttoyées.
A+
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