vendredi 27 juin 2008

"Etoile solaire"

Son découvreur, Linné, la décrit en 1764 dans Museum Ludovicae Ulricae et l'évoque comme un "coquillage extrêmement rare". Las, Stellaria solaris va perdre de son aura au cours des siècles, au fur et à mesure qu'on en découvre d'importantes populations, notamment en Mer de Chine.

Stellaria solaris (Linné, 1758) - 99 mm, Vietnam

Elle n'en reste pas moins une coquille spectaculaire, surtout lorsque, comme sur ce spécimen vietnamien, elle conjugue grande taille et digitations presque parfaites. A quoi servent ces dernières ? Nul ne le sait.


A forme originale, nom commun. Linné l'appela Xenophora solaris (de "soleil"), Möller créa en 1832 le genre Stellaria (de "étoile"), qui compte une poignée d'espèces. Contrairement à la majorité des autres Xenophoridae, Stellaria solaris n'agglomère pas d'objets à sa coquille.

mardi 10 juin 2008

Paper bubble shells

La famille des Hydatinidae - qu'il faudrait d'ailleurs appeler, en toute orthodoxie taxonomique, Aplustridae - regroupe une douzaine d'espèces en forme de bulle, dont la coquille fine et délicate n'est pas plus épaisse que du papier - d'où leur nom commun anglo-saxon, paper bubble shells.

Hydatina albocincta van der Hoeven, 1839 - 40 mm, Philippines

Hydatina zonata Lighfoot, 1786 - 39 mm, Philippines

Elle n'a en conséquence aucune fonction de protection. D'ailleurs, l'animal est bien trop imposant pour s'y réfugier, comme on peut le voir ici ou , sur des photos le représentant vivant. De fait, les Hydatinidae peuvent être considérés comme un chaînon entre les gastéropodes classiques à coquilles et ceux qui l'ont perdu au fil de l'évolution, tels les nudibranches et les limaces de mer.

vendredi 6 juin 2008

Bolma rugosa

Couvertes de concrétions calcaires, d'algues et de boue, perforées de vers et de bivalves (notamment de petits Pholadidae) : vues de dessus, ces quelques coquilles ne ressemblent à rien. Il faut les retourner pour qu'éclate la couleur orange des opercules, tranchant sur le blanc nacré des ouvertures.


De la famille des Turbinidae, Bolma rugosa Linné, 1767 se rencontre en Méditerranée, ainsi qu'en Atlantique orientale. Ces spécimens, localement appelés "Bious"* ou "Turbos" ont été pris au filet par un pêcheur côtier, quelque part près de Marseille, par une trentaine de mètres de fond - mais on peut aussi croiser l'espèce à faible profondeur. C'est une pêche opportuniste : les filets sont placés en fonction du poisson, pas pour ces gastéropodes peu goûteux.
L'opercule, connu sous le nom vernaculaire d'oeil de Sainte-Lucie - martyre chrétienne du début du IVème siècle - est censé porter bonheur. La chair est comestible, donc, mais doit être longuement cuite (au moins 40 minutes) pour perdre - à peine - sa texture caoutchouteuse. L'assaisonnement fait tout : citron, piment d'Espelette, huile d'olive, tout ce qui peut relever le goût légèrement iodé est bon à prendre.

* Lequel "Biou" désigne aussi d'autres gastéropodes comestibles, comme Hexaplex trunculus.