vendredi 28 décembre 2007

Bonne année 2008 / Happy new year 2008

Bonne année 2008
[Happy new year 2008]

Heterocentrotus mammillatus Linné, 1758

mercredi 26 décembre 2007

Cuba, loin de la mer

Cuba : sa mythologie révolutionnaire, son chenu dictateur barbu (et sa fratrie moins pileuse mais tout aussi autoritaire), ses cigares et son rhum, ses langoustes réservées aux seuls touristes, ses plages paradisiaques, ses journalistes en prison et ... sa faune unique de gastéropodes terrestres. Parmi lesquels Polymita picta, endémique à la pointe Est de l'île. Cet escargot se décline en innombrables motifs, à tel point que le naturaliste cubain Carlos de la Torre l'a séparé en plusieurs sous-espèces. Voici neuf spécimens qui en montrent la variabilité.

Polymita picta Born, 1778 - 23 à 29 mm, Cuba, Oriente province

vendredi 21 décembre 2007

Zolies photos

Quelques belles photos de coquillages ici.

(Et hop, le billet le plus rapide de la blogosphère)

Joyeux Noël à tous.

dimanche 16 décembre 2007

Cypraea tigris (1)

Pour son malheur et pour sa gloire, Cypraea tigris réunit les conditions nécessaires pour revendiquer le double titre de plus pêchée et plus connue des coquilles de décoration : elle est très commune dans les eaux chaudes du monde entier (à l'exception de la mer Rouge, ou croise sa cousine Cypraea pantherina, et à Hawaï, ou la forme - ou sous-espèce - géante schilderiana se fait plus rare*); c'est une belle coquille, facile à nettoyer de surcroît : si l'on ne craint pas les micro éclats sur la coquille, il suffit de la jeter violemment, base vers le bas, sur le sable mouillé pour éjecter les chairs; et, contrairement à la plupart de ses consoeurs, elle est de moeurs diurnes, ne se cachant pas au moindre rayon de soleil dans les anfractuosités du corail.


Ce spécimen, très sombre et piqueté de micro points clairs, vient de l'Île Maurice. Il s'est développé récemment, dans des lagons mauriciens à la pollution galopante, un phénomène proche de la nigérisation calédonienne et touchant principalement - mais pas uniquement - les Cypraea tigris.


Cypraea tigris Linné, 1758 - 89 mm, Île Maurice


La suivante a été pêchée en Nouvelle-Calédonie, probablement dans les années 40. Cette forme au fond blanc crème a été décrite sous le nom de Cypraea pardalis Shaw, 1795.


Cypraea tigris f. pardalis Shaw, 1795 - 106 mm, Nouvelle-Calédonie


La troisième vient de Polynésie, précisément de Raiatea, qui fait partie des Îles sous le Vent, dans l'archipel de la Société. Cette forme petite, au points très marqués, a aussi eu droit à son petit nom (sans plus de valeur taxonomique que le précédent) : Cypraea lyncichroa Melvill, 1888.


Cypraea tigris f. lyncichroa Melvill, 1888 - 72 mm, Polynésie


Enfin, voici un monstre, un freak à la bouche tordue. Les spécimens freak sont assez courants chez Cypraea tigris, sans doute n'est-ce que la conséquence statistique des quantités considérables pêchées chaque année.


Cypraea tigris Linné, 1758 - 72 mm, Philippines



* A propos, je cherche une Cypraea tigris f. schilderiana. En bon état, et d'au moins 125 mm. A l'échange si possible, mais un achat est considérable si le prix ne l'est pas. Faire offre.

jeudi 13 décembre 2007

Naturellement contrarié

Peu nombreuses sont les espèces marines actuelles de taille raisonnable (disons, au delà de quelques centimètres), dont le sens de développement est naturellement sénestre.

Contrairement à l'Helix pomatia récemment montré du doigt sur ce blog, ce Busycon contrarium de taille raisonnable (240 mm) n'a rien d'un rebelle : comme tous ses congénères, il s'enroule dans le sens inverse des aiguilles d'une montre.

Busycon contrarium Conrad, 1840 - 240 mm, USA, Floride

Cette espèce fréquente les bancs de sable du golfe de Floride, ou il vit à faible profondeur, se nourrissant notamment de bivalves. Il peut atteindre des tailles très respectables, plus de 400 mm.


Il existe une - petite - controverse sur son nom (mais que serait la malacologie sans controverses ?). Je résume. Busycon contrarium a été décrit par Conrad en 1840 à partir de coquilles fossiles du Miocène. En 1958, Hollister décréta l'espèce éteinte, et proposa Busycon sinistrum pour les coquilles actuelles. Tout est bien mieux expliqué, quoique en anglais, ici.

Magie de l'inventivité humaine, on trouve aussi des Busycon contrarium bien loin de leurs rivages d'origine. En Inde notamment, canal siphonal raccourci et nodules rognés, et sertis d'argent (ou de métaux moins nobles) à la façon des chanks sacrés (Turbinella pyrum). Le but ? Les faire passer pour des chanks sénestres, extrêmement rares et recherchés pour leurs valeurs spirituelles.

Et, incidemment, extrêmement chers. Si un jour on vous en propose un à moins de plusieurs dizaines de milliers de dollars, n'ayez aucun doute : c'est une arnaque. Un truc pour la débusquer, même sous le maquillage : Turnibella pyrum possède trois plis columellaires bien marqués, absents chez Busycon contrarium. Méfiance quand même : d'ici que les "artistes" indiens rajoutent ces trois plis...

dimanche 9 décembre 2007

Bassina disjecta

Sans intérêt, les bivalves ? C'est l'avis de nombreux collectionneurs, qui se passionnent uniquement pour les gastéropodes - cypraeidae, conidae, muricidae en tête. Ce Bassina disjecta, dont la coquille s'orne de voiles délicats, vaut pourtant le coup d'oeil - fut-il furtif.


Ce spécimen vient de Tasmanie (Australie). Bassina disjecta (synonyme de Callanaitis disjecta) fait partie de la famille des Veneridae, riche de plus de 500 espèces dont certaines sont parmis les plus spectaculaires des bivalves.


Bassina disjecta Perry, 1811 - 53 mm, Australie

lundi 3 décembre 2007

Beau livre

Vu sur L'Internaute, une trentaine de belles photos tirées d'un livre récemment paru, "Coquillages" de Paul Starosta (visitez son site, il y a des clichés naturalistes extraordinaires).

Belles images, dommages que les commentaires [EDIT : ceux de L'Internaute] soient truffés d'inexactitudes. Papuina pulcherrima ne vient pas des Philippines, mais est endémique à la Papouasie-Nouvelle Guinée. Liguus virgineus n'a jamais été "commun dans les eaux des Caraïbes", puisque il vit dans les arbres d'Haïti et de République dominicaine. Quant à Cypraea cribaria exmouthensis, il y a peu de chance que cette coquille ait un jour servie de "monnaie en Inde et en Afrique" : elle ne fréquente que les eaux australiennes. Etc., etc.