vendredi 26 octobre 2007

Pause

Amis lecteurs, ce blog ne sera pas mis à jour avant la mi novembre. Je vous laisse en companie de Totor. Soyez gentil avec lui, il a la pince féroce.



EDIT DU 29/10/2007

Amis voyageurs, deux conseils de base :

1. Ne jamais, au grand jamais, prendre des billet sur Air France pour partir pendant les vacances scolaires.
2. Etendre la règle n°1 au reste de l'année.

jeudi 25 octobre 2007

Swiftopecten swiftii

Nombreux sont ceux qui s'intéressent plus aux qualités culinaires des Pectinidae (coquille Saint-Jacques Pecten maximus, pétoncle Chlamys varia, pour ne citer que les plus connus des côtes françaises) qu'à leur intérêt conchyliologique

Pourtant, même les espèces les plus communes présentent d'étonnantes variations (vous n'y échapperez pas dans un futur billet). Et le genre accueille aussi d'étonnantes coquilles, comme ce Swiftopecten swiftii Bernardi, 1858, qui nous vient du Japon.

Swiftopecten swiftii Bernardi, 1858 - 100 mm, Japon


"Lova Moor, portrait en bouche" - Huile sur Toile, 40 cm, 1985
Swiftopecten swiftii Bernardi, 1858 - 100 mm, Japon

lundi 22 octobre 2007

A poil(s) !

Non, il ne s'agit pas d'une tentative éhontée pour augmenter le trafic anémique de ce blog (quoique). Juste un moyen d'évoquer Cymatium pileare, qui tire son nom de son périostracum velu.

Cymatium pileare Linné, 1758 - 122 mm, Philippines

Le périostracum est la couche la plus externe de la coquille. Il a vraisemblablement un rôle de protection et de camouflage, ce qui n'empêche pas certaines familles d'en être totalement dépourvues (cypraea, marginella, oliva).

Composé principalement d'une protéine (la conchyoline), il peut être facilement éliminé par trempage dans de l'eau de Javel. Si vous préférez le conserver, une application de glycérine (éventuellement coupée à 30 % d'alcool à 90° pour favoriser sa pénétration) évitera qu'il se dessèche et finisse, avec le temps, par disparaître en poussières.

A noter que l'aire de répartition de Cymatium pileare est particulièrement large : on le trouve dans toute la zone Indo-Pacifique, mais aussi dans les Caraïbes et dans la Mer Rouge.

mercredi 17 octobre 2007

Ce qu'ils sont devenus : Rare shells (2/50)

Deuxième épisode de la série relative au destin des 50 espèces mises en avant par S. Peter Dance dans "Rare Shells" : aujourd'hui, la légendaire Harpa costata Linné, 1758.

Le spécimen illustré dans "Rare shells" mesure 95,8 mm. Assez loin du record (que vous pouvez admirer sur cette page), qui atteint 109,7 mm. C'est pourtant une taille gigantesque en regard des standards actuels. Ces dix dernières années, la grande majorité des spécimens rencontrés ne dépassaient en effet pas 60 à 65 mm - sans que l'on sache si cette tendance à la miniaturisation est le résultat d'une pêche trop intensive, ou simplement de l'adaptation de l'espèce à d'autres paramètres (pollution, apparition de nouveaux prédateurs, etc.).


Harpa costata Linné, 1758 - 54 mm, Île Maurice, Mahebourg

Harpa costata est majoritairement récoltée dans le vaste lagon de Mahebourg, au sud de l'Île Maurice, île dont elle serait endémique - Walls élargit néanmoins sa distribution à Rodrigues (1), et des doutes subsistent sur sa présence à La Réunion.

Elle vit enfouie dans le sable, dont elle ne sort que la nuit pour se nourrir. L'espèce est interdite de collecte (du moins en théorie, au même titre que tous les coquillages mauriciens), et la principale activité pourvoyeuse de cette coquille, l'extraction de sable corallien du lagon, est prohibée depuis 2001 à l'Île Maurice.

Cela n'empêche évidemment pas quelques spécimens d'atterrir sur le marché parallèle, mais globalement la tendance serait plutôt à la raréfaction. A noter l'existence d'une forme aux côtes plus épaisses et moins nombreuses, portant le nom de Harpa costata f. laetifica Melvill, 1916. Celle-là est actuellement quasiment introuvable.

(1) Walls, J.G (1980). Conchs, tibias and harps. A survey of the molluscan families Strombidae and Harpidae.


lundi 15 octobre 2007

Cassis flammea

Plutôt pauvre en cônes, en porcelaines, en volutes (les familles considérées comme les plus populaires par les collectionneurs), la mer des Caraïbes abrite trois grandes espèces de casques très spectaculaires : Cassis tuberosa, Cassis madagascariensis et Cassis flammea.

Cassis flammea Liné, 1758 - 132 mm, Marie-Galante

Comme la plupart des cassidae, Cassis flammea se nourrit la nuit d'échinodermes, en particulier d'oursins. Le jour, il reste enfoui dans le sable : ce spécimen a été déniché complètement par hasard, par 5 à 6 mètres de fond, en cherchant de petites espèces dans les débris coralliens.

Double coup de chance, la qualité est exceptionnelle pour un spécimen aussi mature : le dos ne présente aucune trace d'érosion, et même le canal (la partie la plus fragile des casques) est parfait.


La vue apicale permet de mieux comprendre comme se développe la coquille des casques, qui épaississent régulièrement (à chaque tiers de tour) une callosité columellaire.

Il est extrêmement rare de trouver un casque à un stade de développement intermédiaire, donc présentant une lèvre fine. Hypothèse la plus probable : une croissance très rapide entre ces étapes successives de renforcement de la coquille.

Cliquez ici pour voir les photos en grande largeur

vendredi 12 octobre 2007

Sur la plage, abandonnées...

Dans les montagnes de coquilles, sur la plage de Beauduc, en Camargue, des millions de turritelles (Turritella communis Risso, 1826) semblent indiquer la direction du vent.



La plupart sont oblitérées d'un petit trou bien rond, oeuvre probable d'une natice affamée.



[Attention, séquence "c'était mieux avant"]

On accède à Beauduc après une demi-heure de route pierreuse, à partir des Salins de Giraud. Il y a quelques années encore, les dunes abritaient des centaines de "cabanes" faites de bric et de broc, formant une communauté pittoresque pour les uns, un véritable bidonville contraire à la Loi Littoral pour les autres.

Depuis 2004, nombre d'entre elles ont été détruites sur ordre de la Préfecture. Y compris la guinguette ou l'on dégustait du poisson frais, après une entrée de tellines à la persillade (la spécialité du coin, qui ne sont d'ailleurs pas des Tellinidae mais des Donax trunculus).

[Fin de la séquence "c'était mieux avant"]

mercredi 10 octobre 2007

Haliotis pulcherrima

Cette minuscule haliotide est l'une des plus rare du genre : Haliotis pulcherrima Gmelin 1791 est endémique des eaux polynésiennes. On ne connaît pas l'animal vivant, toutes les coquilles ayant été trouvées vides, généralement échouées sur la plage après la tempête. Celles-ci ne font pas exception. Elles proviennent de l'atoll de Tikehau, à l'ouest des Tuamotu, en Polynésie française.


Haliotis pulcherrima, Gmelin 1791 - 17 mm, Tikehau


Haliotis pulcherrima, Gmelin 1791 - 20 mm, Tikehau

Cliquez ici pour voir les photos en grande largeur

jeudi 4 octobre 2007

Beautés communes (1)

A toujours courir après les espèces rares ou les spécimens d'exception, le collectionneur en oublie parfois la beauté de certains coquillages communs. Nerita peloronta colonise les rochers de la zone intertidale de la plupart des îles des Caraïbes, avec une prédilection pour les lieux exposés aux vagues.

Facile à identifier grâce à la couleur de la base (ce qui lui vaut le nom vernaculaire de Nérite dent saignante), cette espèce offre une infinie variété de coloris à qui sait prendre le temps de les sélectionner.

Nerita peloronta Linné, 1758 - 33 mm, Marie-Galante

Nerita peloronta Linné, 1758 - 29 & 25 mm, Marie-Galante

Nerita peloronta Linné, 1758 - 30 & 29 mm, Marie-Galante

Nerita peloronta Linné, 1758 - 26 & 29 mm, Marie-Galante


Les spécimens ici illustrés ont donc tous été ramassés à Marie-Galante, petite île située à 30 km de la Guadeloupe (dont elle dépend administrativement). Et plus précisément dans un endroit vierge de toute construction, dans le secteur des Galets. Un coin paradisiaque d'une tranquillité absolue, un petit bout du monde auquel on accède par un mauvais chemin de terre. Dommage qu'une ... décharge à ciel ouvert grignote progressivement les collines avoisinantes.

Marie-Galante, plage de Petite-Anse

Et quand on a mal au dos à force de se baisser, on peut toujours lever le nez. Dans les arbres aussi, les couleurs sont au rendez-vous.

(Quelqu'un connaît le nom de cette chenille ?)

mardi 2 octobre 2007

The Cone Collector, et de 4 !

The Cone Collector est une publication électronique, éditée par António Monteiro, dont les pages sont uniquement consacrées à la famille des Conidae. Le quatrième numéro vient de sortir, embelli d'une nouvelle mise en page. Au menu, entre autres articles de bonne facture, de très belles planches de cônes brésiliens, un reportage sur la recherche de Conus pennaceus f. ganensis aux Maldives, ou encore la reproduction de trois planches de la monographie de Hwass consacrée aux cônes.

[Attention, minute culturelle]

A propos : savez-vous ce que signifie, comme nom d'auteur associé à de nombreuses espèces (au hasard...) : Hwass in Bruguière, 1792 ? Explication : c'est le conchyliologiste danois Christian Hee Hwass qui écrivit la partie consacrée aux cônes dans le volume 1 de l'Encyclopédie méthodique. Histoire naturelle des vers, publiée par Bruguière en 1792. D'où le Hwass in (dans) Bruguière.

[Fin de la minute culturelle]