vendredi 24 octobre 2008

Le paradis perdu des Chagossiens

Peut-être, dans votre collection, possédez-vous quelques coquillages en provenance de Diego Garcia*. Bon nombre ont été pêchés et rapportés - et le sont encore parfois - par les militaires Américains qui, en vertu d'un accord avec les Britanniques, ont transformé cette minuscule île, perdue au milieu de l'Océan Indien, en base militaire.

C'était dans les années 60. Diego Garcia fait partie de l'archipel des Chagos : les quelques milliers de Chagossiens originels - des descendants d'esclaves africains, des indiens et quelques colons, arrivés au XIXème siècle - sont expulsés vers l'Île Maurice. Partis sans rien, ils sont marginalisés, clochardisés, parqués dans des bidonvilles indignes; une bonne part, ainsi qu'une seconde génération de déracinés, s'y trouve encore.

Depuis près de 40 ans, les Chagossiens multiplient les recours juridiques. La Haute cour de Londres leur donne raison en 2006, décision confirmée en appel en 2007. Las, la chambre des Lords a tranché le 22 octobre, les déboutant par 3 voix contre 2 : les Chagossiens ne rentreront probablement jamais chez eux. A part ça, les deux tiers des 55 îles de l'Archipel sont classées "réserve naturelle stricte". Cherchez l'erreur.

* S'il s'agit de Cypraea nymphae (Jay, 1850), bonne nouvelle : vous êtes riche. Méfiez-vous quand même des Cypraea succincta subfossiles en provenance de Madagascar, qui font de plausibles imitations.

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